Douane du Cheval Blanc : rien à déclarer?
Au jeu du cheval blanc nous disposons de 5 cartons illustrés et il était coutumier à l'illustrateur de faire apparaître l'année de réalisation de son jeu sur au moins l'un des cartons ( celui de la cloche le plus souvent) Ceci nous permet de faire un classement chronologique assez précis des différentes versions présentes dans la collection. Nous avons retenu pour chaque jeu le carton de la douane et allons nous promener dans le temps, de 1836 à 1920.
Sur ce premier carton de 1836 c'est un octroi à Paris qui est représenté; les marchandises sont pesées pour être taxées..
Ci-dessous ce jeu de 1837 est édité par Amonier; la similitude avec le précédent permet de penser qu'il en était aussi l'éditeur
En 1844 l'on pèse toujours, et seul le lithographe est désigné (Blanchard, 41 rue Galande à Paris)
Le carton suivant est aussi de 1844; cette fois la scène est plus animée, avec des attelages qui s'empressent pour aller livrer leurs marchandises . La date de 1844 apparait sur (et pour?) les ballots, ainsi que répétées les initiales de Louis Villeneuve, dessinateur et éditeur de jeux.
Nous arrivons pile au milieu du siècle avec ce carton de 1850, et c'est le dessinateur Bommier qui nous montre cette dame bien entourée, juste parce qu'elle cachait un paquet de tabac (mais c'était pour sa conso personnelle!) :
Un an plus tard, en 1851 donc, Bommier pour l'éditeur Rousseau met de nouveau en scène une dame dont le joli panier intéresse le douanier...cette fois pas de tabac mais un canard ! A droite l'on reconnait un bâtiment à colonnades d'octroi parisien.
Dans un jeu de Coqueret daté de 1854 notre douane est maritime (ou fluviale)
Vers 1860 nous retrouvons l'éditeur Rousseau et son dessinateur Bommier pour une nouvelle scène à l'octroi; ce n'est pas un contrôle au faciès ni de la misogynie, mais l'ampleur des crinolines pose un problème aux douaniers :
En 1866 c'est Bernard Coudert pour une édition de Léon Saussine qui reprend le même thème :
Soulever la robe des dames est-ce permis à un douanier? Il semble que oui chez Jullien (non daté)
Rousseau et d'autres éditeurs cessent dans cette période de dater leurs jeux ( pour éviter la péremption ?) ce qui nous amène à moins de précision dans la chronologie...Ci dessous sur un nouveau dessin de Bommier pour Rousseau , les douaniers (non racistes ) cherchent des crosses pour des peaux de lapins :
Blondeau dessine pour Narçon ce passage d'octroi où une dame est mise en difficulté, alors que monsieur reste serein :
Coyen ayant confié la lithographie du jeu ci-dessous à Leroy, il est à dater dans la période 1860-1870;
Les initiales de Henri Coqueret éditeur et Louis Villeneuve dessinateur apparaissent sur ce carton daté de 1867
Jullien recherche un peu d'exotisme avec une douane frontalière (franco-espagnole) ; le dessin est de Verneau
Retour à l'octroi avec WL vers 1870, cigares et alcool doivent être déclarés :
Mauclair-Dacier utilise le talent de Ludovic pour une scène de douane avec un couple d'anglais en difficulté, sous le regard goguenard du gendarme
Chez SAUSSINE le dessin des éditions qui se succèdent sont confiées à B.Coudert :
1900...Avec le changement de siècle la douane évolue chez Simonin-Cuny, la découverte des rayons X va permettre de voir le contenu des malles sans les ouvrir :
Dans certaines versions du jeu le carton douane est remplacé par un carton "auberge", alors bien sûr ce sera chez JLR une "auberge du cheval blanc" :
Le jeu du cheval blanc c'est mon dada !...