un Polichinelle sorti du tiroir...

                 "Polichinelle dit la vérité en riant, mais toujours il la dit. Sa franchise le rend peu aimable; il faut donc entendre sa réponse sans trop de susceptibilité. S'il n'est pas aimable il est toujours poli, et ne se permettrait pas un mot que l'oreille la plus délicate ne pût entendre. D'ailleurs Polichinelle, souvent en colère, est d'un naturel bourru, et s'il fait un compliment, il ne faut pas lui en savoir gré. La vérité avant tout !"  C'est ainsi que J. Halinbourg présente vers 1870 ce jeu dit "les vérités de Polichinelle".

       Notre bouffon répond à 20 questions sur le passé, le présent mais surtout l'avenir, par exemple "comment sera ma femme?","quelle est ma principale qualité?"...Un chat noir sur la table, un hibou derrière lui et un alchimiste de côté, voilà pour l'ambiance...

           Pour répondre à Arlequin notre Pulcinella utilise un plateau incliné clouté sur lequel il fait rouler trois billes qui terminent leur course dans une case numérotée, de 0 à 6.

La totalisation des trois nombres donne un total entre 1 et 18 , il n'y a plus qu'à lire la ligne correspondante pour avoir accès à l'info :

Ces vérités ont donné lieu à plusieurs versions, comme ci-dessous:

L'on retrouve à la même époque notre Polichinelle avec ses compères sur cette illustration du loto comique de Narçon :

Chez Saussine sur cette chromolithographie de Desolle nos personnages sont en scène pour une parade de cirque présentant les cartons du jeu de loto contenus dans le coffret :

S'il est fier sur scène notre Polichinelle n'est pas à son avantage dans le jeu :

Chez NK Atlas notre bossu fait en sus office de nain...jaune !

J.J.F. édite un jeu semblable en ne faisant aucune référence au nain-jaune bien que ce jeu soit une simple transposition...et c'est Arlequin qui a la vedette, Polichinelle occupant une case de côté :

Watilliaux va nous montrer Polichinelle comme un spectateur du théâtre de Guignol , et puis le XXème siècle qui arrive va voir notre bouffon sombrer peu à peu dans l'oubli, emportant avec lui son secret !