l' Europe du jeu
Déjà au XIXème la concurrence était vive entre les éditeurs de jeux, et pour lutter contre les produits importés certains éditeurs français ont cherché à élargir leur clientèle vers le marché européen.Ainsi dès ses débuts SAUSSINE produit le jeu du cheval blanc en version bilingue français/espagnol
Ce jeu se prête bien à cette dualité car les accessoires en sont des cartons illustrés sans texte , il suffit d'y joindre une règle du jeu rédigée dans la langue voulue
Simonin-Cuny fait de même avec sa version de ce jeu...et pour le carton de la douane il est judicieusement choisi la frontière France/Espagne :
( en 1897 la possible utilisation par les douaniers des rayons X nouvellement découverts était d'actualité! )
Pour BUSSIERE éditeur de ce jeu dont le contenu ne comprend que des cubes et des figurines il a suffi d'en mettre le nom en quatre langues pour en faire un produit d'export :
L'éditeur parisien J.S. a publié des recueils réunissant 4 plateaux de jeu . L'astuce est de ne pas faire figurer la règle des jeux sur les plateaux mais en annexe , ce qui permet d'utiliser les mêmes lithographies pour des éditions destinées à des pays différents.Mais l'origine vraisemblablement allemande des gravures fait ici de J.S.un importateur...
Charles Watilliaux dont la maison d'édition connaissait des difficultés à la fin du siècle ( en raison de la concurrence des jeux allemands ) a cherché à exporter une partie de sa production. Ce jeu de la multiplication a paru en édition trilingue :
Mais peut-être tout cela devenait-il un peu énervant et notre éditeur favori s'est défoulé avec ce petit jeu d'adresse :